Personnages, fictions, authenticité

Roger PARSEMAIN
Membre de l’Association des Amis de Xavier Orville

Ducos, 15 Octobre 2005


Les romans de Xavier Orville sont courts. Les nouvelles mises à part, Le parfum des belles de nuit ou L’homme qui suivait les enterrements, les œuvres romanesques vont en général de 120 à 190 pages environ.

D’où une intensité malicieuse, alliant la rigueur de l’écriture et l’éclat pépite du récit. Les personnages sont alors chargés d’une force fulgurante quant à leur « signification ». Et ceci dans un imaginaire ruisselant d’authenticité. Je ne dis pas « réalité », mais bel et bien « authenticité ».

Tout d’abord, ces personnages nous ouvrent au merveilleux : Marie Triangle verse ses larmes qui guérissent, le Nageur de la tapisserie du temps présent parcourt l’Atlantique, franchit les mers à la nage, va d’une île à l’autre de façon fulgurante. Nous rencontrons Laventurcia, joueuse de saxophone, Walkyrie tropicale du feu et personnage en rébellion ouverte envers l’auteur, Prosper Ventura, défunt au corps disparu de la morgue sans laisser de trace et Lazare Vainqueur, mort lui aussi, présent attentif à ses propres veillée et funérailles, sans parler de Bergamotte, impotente à la mémoire chargée de toutes les romances.

L’authenticité, chez Orville, se fonde sur un enracinement marqué par l’humour. L’humour d’une malice bienveillante. Nul soupçon d’un mépris pour ses personnages. Même les plus « critiquables ». Pour ces derniers, il montre une compassion faite de ce respect pour l’humain. Nous la retrouvons dans les dernières pages de Moi, Trésilien-Théodore Augustin. Le délire du Président dictateur déchu, n’est pas sans l’arrière base d’un épanouissement collectif rêvé :

« Dans les petits chemins que vous prenez ne croissent pas
les grandes fleurs de l’audace, et vous êtes condamnés à
ramper dans la dépendance la plus ordinaire »
page 180


Malheureusement, ce n’est là que partie du discours posthume d’un despote ayant perdu tout sens de la mesure, que personne n’écoute, sombrant dans cette folie totalitaire qui guette notre société. Folie totalitaire déjà à l’œuvre peut-être, bien plus que nous l’imaginons.

Ces personnages de fiction retrouvent l’authenticité dans une réalité peinte avec le souci, chez Orville, du respect de son lecteur, du respect de la chose littéraire. Ce chant, cette musique des mots, se construisent sur la réalité présente. Nous sommes happés jusqu’au rire peut-être. Mais il ne s’agit pas du rire de la moquerie. Car l’auteur nous communique sa compassion optimiste. Une compassion qui ne tient pas à distance. Notre réalité, les questions de notre société ne seront pas alors de simples prétextes à livre. Comme ces livres souvent bien reçus, voire portés aux nues dans certains milieux, hors d’ici, parce qu’ils véhiculent un exotisme sournois, rassurant pour l’exogène ---- encore que l’histoire de l’Antillais devrait consacrer, chez ce dernier, l’ignorance même de ce mot, exogène. Et je le dis sans tomber dans quelque mythologie facile du métissage ----. Exotisme plus pernicieux et maléfique que les productions de nos anciens doudouistes.

Le langage apparemment populaire, voire interlectal, construction artificielle, digne, chez certains, d’un San Antonio du pauvre, ne crée pas pour autant l’authenticité, mais témoigne d’un mépris sournois lui aussi pour le lecteur et le monde sensé être décrit ou chanté. Au moins ceux-là de la fin du 19e siècle et du début du 20e que nous avions volontiers qualifiés de doudouistes, les Salavina, Daniel Thaly, Duquesnay ou même, plus proche, Albert Adréa, croyaient à un paradis de la Beauté et, pour cela, fuyaient dans un Parnasse rassurant, comme s’ils voulaient ignorer les hommes vivant autour d’eux la réalité infernale qui était la leur.

Leurs œuvres furent avant tout des poèmes. Le Parnasse et son importance considérable donnée aux objets, aux choses, au décor, selon la remarque néanmoins juste de Raoul Bernabé ---- Action n° 3-4 de mai 1964, L’évolution de la Poésie Martiniquaise ou les voies de l’authenticité ----, cet « oubli de la saison des hommes » formulé par René Ménil , et repris par Raoul Bernabé dans son article de la revue, ne purent empêcher qu’il s’agissait néanmoins de la Martinique. Elle était chantée, et non plus seulement les paysages, les réalités humaines plus ou moins passées, de l’Europe, et, plus singulièrement, de la France. Quelques instituteurs en proposaient à leurs élèves des classes primaires dans les années 50 pour l’ineffable exercice de la récitation. Il est juste de dire que ceux-là ont aussi contribué à la découverte gratifiante ---- je ne leur intente d’ailleurs pas le procès de l’ambiguïté ---- de leur pays aux enfants. C’est ainsi qu’opéra un de ces poèmes, à une époque où la poésie de Césaire, de Damas ou de Tirolien n’effleurait même pas nos écoles. L’étonnement ---- la Martinique pouvait faire l’objet d’une récitation ! ---- eut un impact pas toujours négatif. En effet, je garde un souvenir ému de la mienne surprise, en mon CM2 de 1955/1956, occasionnée par le poème La Martinique de Daniel Thaly et ceci dès les premiers vers :

Je suis né dans une île amoureuse du vent
Où l’air a des odeurs de sucre et de vanille


Aujourd’hui, après que la Négritude et son ébranlement Césaire, les récits de Zobel, les œuvres de Glissant où opèrent des outils Faulkner et Nouveau roman pour une bonne part, les propositions se réclamant plus ou moins de la Créolité ---- quelques-unes, malheureusement, pour des raisons opportunes de courant porteur alors qu’elles pourraient se suffire quant à leurs propres pertinences ---- , sont passées par là, tirant des ténèbres et nous révélant des pans entiers de la réalité antillaise, je n’ose toutefois condamner sans rémission ces textes dits doudouistes. Certes, la réalité humaine leur échappait, a-t-on pu soutenir. Mais ces textes témoignaient, en dépit de leur décalage par rapport à la vraie vie, d’une sensibilité « honnête ». Et l’authenticité, nous l’affirmons, participe aussi de la sincérité. Voire au moins de la bonne foi. Mon propos n’est pas de défendre la poésie de Salavina ou de Thaly. On me pardonnera cette digression. Je veux juste requérir cette sensibilité « honnête », aux frontières du « naïf » émerveillé de l’enfance, peu à peu digérée dans la profondeur éprouvée de la culture et des réalités vivantes en un même individu, en l’occurrence l’écrivain Martiniquais d’aujourd’hui, sensibilité créant, dans le livre sans cesse à venir, la faille foisonnante d’échos où mûrit en bonne part une prose comme celle de Xavier Orville.

Notre écrivain ne s’est pas réclamé d’une école littéraire. Il n’avait pas non plus la prétention d’en avoir créée. J’ose voir dans son œuvre l’authentique créolité qui négligea de s’autoproclamer. Qui négligea de théoriser puis de terroriser. Ni manifeste, ni éloge, ni essai se voulant textes fondateurs. Par ailleurs, nulle œuvre opportune, coïncidant avec les commémorations de 1902, de l’arrivée des Indiens aux Antilles, du contact des mondes de 1492 ou de l’émancipation de 1848.

Ses personnages sont au versant plus intime, plus riche et fécond aussi des rendez-vous de l’histoire. Soit l’histoire quotidienne avec sa réalité actuelle, vivante, reliée au grand mouvement repéré par messieurs les historiens et autres clercs.

Le prodigieux répertoire de Bergamotte, fait de romances venues de loin, témoigne de l’universalité de sa condition et de la particularité de son destin. L’héroïne de Coeur à vie sera-t-elle seulement un avatar grotesque du bovarysme ? Soyons tranquilles. Le lecteur perçoit combien la malice bienveillante de Xavier Orville protège Bergamotte de toute moquerie hâtive. Mieux ! Son handicap physique, sa folie pour l’Ange Mignon, le mythe en filigrane grecque, de Léda et du Cygne, ouvrent la méditation sur la condition de nos femmes, sur l’énorme proposition de vie meilleure qu’elles incarnent pour notre société et la vie tout court. Il s’agit d’aller au-delà de la description de malheurs plus ou moins enfouis. D’ailleurs, n’est-ce pas le propre des romances de signaler les bonheurs possibles, même si ce sont des chansons jugées mièvres ?

La fiction de tels personnages, leur sur-fiction, nous réveillent à nous-mêmes. Voilà qui témoigne de la sincérité méditative d’Orville. Il peut exister une peinture de la réalité, fidèle, touchante, efficace quant à l’émotion, sans l’engagement sincère de l’auteur. Ainsi par son seul talent. Voire son génie. Mais peut-il exister l’authenticité sans la sincérité, répétons-nous ? Seulement ces auteurs sont fragiles N’est-ce pas, Vincent Placoly ? Xavier Orville ? Nos amis furent de sensitifs météores trop chargés, trop conscients, des feux les plus vifs de la réalité universelle.

Ainsi, pour eux, la légende n’est pas une tapisserie à la fois grandiose et déjà poussière. Chez Xavier Orville, elle se construit dans le quotidien des incendies de Laissez Brûler Laventurcia, dans l’errance déjointe de Marie Triangle ou dans les agitations merveilleuses créées par la disparition du corps de Prosper Ventura. Légende accompagnant le quotidien. Ce qui a pu faire dire la parenté de l’œuvre d’Orville avec le fameux réalisme merveilleux d’Haïti ou d’une littérature latino américaine.

Ici, la légende se construit sous nos yeux, à l’instant même. Cette légende montre que si nous venons de quelque part, nous sommes dans un lieu et à un moment donné, la réalité présente, et que nous allons quelque part. La légende ne se fige pas. Elle marche avec nous, en nous. Les personnages de Xavier Orville vivent au moment même de l’écriture. Ils sont tout près. Le merveilleux de leurs « expériences » surgit hors de l’anecdote trop évidente. Il ne se décompose pas dans le dérisoire de l’exotique. L’auteur évite le couchis trop évident du quimbois ou des clichés sexuels, et aussi d’autres facilités propres à aiguiser la curiosité touristique du lectorat européen en l’occurrence. Autant de pratiques propres à remuer la nostalgie à la fois inquiète et faussement amusée de l’Antillais fixé en Métropole ---- il faudra mener une étude à propos de Kassav et de son tube Zouk la sé sel médicaman nou ni, tout en notant que Xavier Orville était friand de toutes les musiques et danses antillaises ! ----. Pratiques aussi, bien reçues dans des milieux parisiens et l’on se demande si elles ne plaisent que dans la mesure où elles permettent une plus insidieuse tenue à distance. Les personnages sont actuels. Leurs préoccupations et expériences, non seulement nous sont présentes par leur temporalité et leur cadre géographique, mais surgissent et s’animent à travers les élections politiques locales, les activités sportives, les situations familiales, l’aventure essentielle de l’amour, les rêves quotidiens et les ambitions intimes de chacun.

Le merveilleux accompagne, imprègne. Il sourd aussi quand toute la végétation s’ébouriffe et fredonne à mesure les notes de l’alizé qui passe. Il accomplit, autour et dans cette humanité vivante, le mariage ternaire, sans cesse multiplié, de la mer, du ciel et de la terre.

Le merveilleux existe et opère avec une palpitation actuelle que le talent de l’écrivain propulse hors du folklore et du régionalisme. La vie, la mort, sont convoqués dans une imagination totalement originale qui transfigure la réalité pour la rendre avec cette passion de la langue et cette révérence pour l’humain que nous connaissons de Xavier Orville.

C’est en ce sens qu’il y a ancrage, création littéraire et authenticité. Parlons plutôt d’une créolisation permanente. En tout cas nous sommes à un autre stade que de celle d’une identité statufiée, d’un langage rivé par une idéologie ou plutôt une volonté fond de commerce. Des questions et problèmes actuels sont posés. Le halo de la légende permet simplement d’attendrir au mieux l’entendement du lecteur. Il pressent combien il est concerné au plus intime de lui-même, et au plus solidaire de sa condition parmi les autres. Faut-il, par exemple, trouver d’autres sens que celui-là dans l’échange entre L’Auteur et Laventurcia, son personnage :

---- L’auteur, tu as beau dire, je n’arriverai jamais à comprendre pourquoi tu veux m’inventer une histoire. ----Laventurcia, ton histoire inventée ou réelle fait partie de la vie. De notre vie à tous. Celle que nous partageons avec la nuit. La terre. Le vent. Le soleil. Les rivières. Les marées. La pluie. L’odeur des fruits. Les étoiles. Qu’importe que ce soit moi qui la raconte. Qu’importe d’où elle vient. Qu’importe qu’elle soit attestée ou non par des articles de journaux, si celui qui la lit ou l’entend raconter se reconnaît en elle. Reconnaît l’écho de ses rêves. Le reflet de ses paysages. Retrouve la boucle du temps. Le bois et l’argile du coeur. La vérité dans tout cela ? Pour peu que tu continues à vivre dans l’imagination des gens, ils te croiseront dans les rues ?

Laissez brûler Laventurcia, p. 106-107, Grasset.


Xavier demeure cette plume plus authentique et universelle. Allons plus loin en expérimentant une prudence quant à l’utilisation, en l’occurrence, des pronoms personnels. Quand je disais plus haut Nous venons de quelque part,… nous sommes dans un lieu,… nous allons quelque part, je n’utilise pas ce nous, pronom de la première personne du pluriel, pour une sorte de mise au pas identitariste ou une noyade communautariste. Jacky Dahomay, philosophe Guadeloupéen lançait déjà l’alerte dans la revue Chemins Critiques de Décembre 1989, dans son article Habiter la créolité ou le heurt de l’universel à propos, justement, du manifeste Eloge de la Créolité.

Ce nous que je propose aujourd’hui, avec la lecture de l’œuvre de Xavier, relie le je au mouvement de la vie, de l’univers. Xavier Orville a plutôt écrit à la troisième personne. Mais en art, singulièrement en littérature, le il renvoie à une infinité possible de je. Ce il est un je multiplié. Nous pouvons retourner la fameuse formule : « Je est un autre » et proposer que il (autre ?) est le je de Xavier Orville, auteur, mais aussi le je de chacun des autres. Le Je que je perçois et préconise grâce à son œuvre revient vers chacun de nous, sans narcissisme, mais dans la force de l’Etre retrouvé. Un je qui ne se contente pas de la nostalgie quelque peu hautaine ou plaintive du Moi romantique. Un je qui réaffirme mon étant, personnage possible dans un roman, mais une personne dans une vérité de lieu, d’époque, un je riche de tout et responsable jusqu’au nous universel et avec le nous universel.

Je responsable et libre. D’ailleurs, est-ce un hasard si les héros de Xavier Orville sont particulièrement indociles ? Du moins nous gardons l’impression qu’ils ne restent jamais en place. Yo pa ka rété an koté. Yo ni an mannniè turbulent, insipôtab. Presque des SDF du schéma narratif dans l’œuvre. Sans cesse un écart, une sorte de soubresaut du récit en rapport avec les aléas de la destinée ou de l’existence, si vous préférez. Le Nageur de La tapisserie du Temps présent traverse les mers, franchit les détroits, partant et arrivant dans une seule giclée de brasses et d’écume, Prosper Ventura, tout mort qu’il est, n’est pas vraiment dans le lieu où il devrait être, Lazare Vainqueur, mort aussi, se lève, s’en va, écoute les uns et les autres, se permet, à leur endroit, des remontrances muettes. Un homme peut posséder sept noms et des poussières et, d’ailleurs, s’en aller à la quête du sien véritable. Bergamotte, dans Cœur à vie, continue, en rêve, une autre existence. Dans Le parfum des Belles de Nuit, l’une des rares œuvres écrites à la première personne, le malade trouve le bonheur en ce lieu de douleur qu’est l’hôpital. Quant à Laventurcia, elle continue sa bataille impertinente contre l’auteur, dans Laissez brûler Laventurcia. Je crois que dans ce récit, Laissez brûler Laventurcia, on percevra mieux encore cette dimension dans l’œuvre de Xavier Orville avec la rébellion du personnage vis-à-vis de l’auteur.

La malice inquiète de l’écrivain fait s’échapper les personnages. Ils vont et reviennent dans leur milieu géographique ou social apparemment réduit mais intense. Soit alors une quête, un désir presque odysséen du retour ou de la dérive espérante sans achèvement. La vie, les tourments, les aléas, les contingences dirait le Jean-Paul Sartre-Roquentin de la Nausée, tournent et retournent ces personnages. Peut-être même sont-ils en quête d’un auteur qui finirait par les fixer, en ferait des types repérables et les respecterait un peu aussi. Telle Laventurcia qui permet de poser la question de la création littéraire elle-même. Et nous pensons à Pirandello avec sa pièce Six personnages en quête d’auteurs comme me le signalait notre ami commun, à Xavier et moi-même, Georges Mérida. Personnages se situant sur cette ligne fragile entre leur conscience et les réalités à vivre. Ils se démontent alors comme nous nous démontons dans nos propres contradictions. Comme nous sentons aussi défaillir nos petites certitudes et nos petits arrangements lorsque nous sommes forcés de nous regarder. D’ailleurs, le miroir joue un grand rôle dans l’œuvre de Pirandello.

En conclusion, la fiction et l’authenticité de ces personnages se fondent, chez Xavier Orville, dans la réalité des pulsations sourdes de ce pays ou d’ailleurs, réalité de la survie, ou des acharnements à vivre, dans le désespoir qui combat encore, que ce soit pour manger, pour rêver, pour aimer ou être aimé. Il se crée pour chaque humain, une restitution de son drame. Mais plus encore, de sa tragédie. J’aime employer ce terme pour les personnages de Xavier Orville. Car c’est la légende, présente dans cette réalité, qui confère sa dimension tragique à chaque destin. Non plus la tragédie dévolue aux aristocrates en commerce fatal, souvent avec les Dieux et les hautes destinées. Alors, la légende rend sa noblesse, voire sa part divine, à chaque existence ici-bas. De quoi restituer à chaque Je sa plénitude d’Etre et, partant, construisant un nous sans cloison, lucidement solidaire, solidairement ouvert.

Intervention dans le cadre de « Lire en fête », pour l’inauguration de l’Espace culturel Xavier Orville au Collège Asselin de Beauville de Ducos, Martinique, le samedi 15 octobre 2005.

Autres interventions :
Maître Camille Darsières, Mr Joseph Jos, Maître Danielle Marceline, Mr Dominique Fagnol, Mme Marie-Denise Grangenois, Mr Guillaume Suréna
(Tous membres de l’Association des Amis de Xavier Orville)