POUR LE NEGRE DARSIERES !

 

 

 

Le grand show médiatique du Dimanche 26 Mars 2006 n’a pas été le « pot au noir »

Où devait naître le grand cyclone politique balayant tout sur son passage. L’enthousiasme dont parle une presse complaisante n’a pas permis de distinguer la différence entre le courant politique qui fait scission et l’autre qui reste fidèle à la maison de Trénelle Mais cette journée aura permis d’observer un phénomène anthropologique de grande valeur :la création d’un bouc émissaire. Cet animal émissaire a pour nom,Camille Darsières.

C’est contre lui,n’étant plus élu,que s’est concentrée la hargne de ceux qui le rendent responsable des « échecs » du PPM au moment même où ce parti leur avait permis d’accéder à d’immenses responsabilités. Oui,dans le langage de Rimbaud,l’éternel jeune Arthur, on a traité Darsières comme « une bête,un nègre » !

C’est le plus bel hommage que l’on puisse faire à un camarade ! Césaire n’a t’-il pas été traité comme une « enclave », »un sale nègre » ? C’est une loi de la vie sociale et politique des Antilles :Celui qui n’est pas conforme à l’aspiration de la petite bourgeoisie sera traité comme un nègre qu’il faut chasser.

Césaire a donné l’exemple de ce qu’il faut faire :ni céder,ni concéder…sur notre origine africaine,sur la défense des intérêts du petit peuple et sur notre Identité politique nationale,tout en veillant à ne rien imposer à un pays à qui il manque des institutions fortes sur le plan économique,culturel et politique.

 

C’est vrai qu’en politique le camarade Darsières n’est pas un tendre. C’est vrai qu’il place les intérêts du parti au dessus d’autres qui sont souvent légitimes. Ceci l’a conduit  plus d’une fois à commettre des erreurs humaines graves,aussi bien à  Case-Pilote qu’à  l’Ajoupa-Bouillon,en soutenant des charlatans contre les vrais amis du Césairisme militant.

 

C’est vrai que Camille Darsières appartient à une génération qui n’a pas appris à maîtriser les nouveaux moyens de communication de masse où sourire et clin d’oeil remplacent les arguments politiques.

Mais ne vaut-il pas mieux qu’il nous dise clairement et fermement ce qu’il pense vraiment ?Même les pires ennemis de Darsières lui reconnaissent cette qualité de ne chercher à tromper personne sur ces orientations.

C’est vrai que le camarade Darsières croit beaucoup dans ces capacités personnelles pour faire progresser et les idées de son parti et celles de la Gauche. C’est frustrant. Mais en quoi est-ce condamnable ? Ceux qui ont moins confiance en eux n’ont pas de souci à se faire :le pays a besoin de toutes les capacités personnelles ;ensembles,celles-ci sont largement supérieures à celles de Camille Darsières.

 

Ne nous laissons pas aveugler par les divergences du passé ;ne nous laissons pas diviser par les antipathies transitoires  .

Regardons la réalité en face : derrière la haine de Darsières,il y a la haine de Césaire tant sur le plan esthétique que politique.

Les discours sur un Césaire manipulé  ne sont pas seulement méprisants mais trahissent le vieux rêve des forces réactionnaires de le faire taire. Les propos selon lesquels on devrait le laisser se reposer sont l’expression du désir,déjà,de l’effacer de la scène de la pensée politique.

Camarade Darsières,on t’a traité comme un nègre …Tant mieux !

Te voilà libéré du bestiaire où l’on méduse de braves gens en mulâtres,c’est à dire en mulets.

Avec les nègres Rimbaud,Damas,Senghor,Césaire,tu es en bonne compagnie.

                                                                                   

                                                                                               Case-Pilote

                                                                                   Le 2 Avril 2006

                                                                Guillaume SURENA